Marie suivait l'étè
Marie suivait l'étè
Auteur·trice : Lise Bissonnette
Édition : Boréal
Année de publication : 1992
Format : Broché
État : Comme neuf
«Une ville de nulle part», une région frontalière, un pays d’errance sont dépeints dans Marie suivait l’été. Jamais nommée, la ville minière de Rouyn-Noranda, en Abitibi, au nord-ouest du Québec, sert de cadre au premier roman de Lise Bissonnette. Les habitants vivent dans ce décor de cendre et de roche, avec son lac pollué, les cheminées de la mine rejetant poussières et odeurs nauséabondes. Parfois, un filet d’eau qui bruit, l’incendie d’une église, un débordement de sexes humides dans un îlot de foin donnent sens à l’été. Cet été-là, Marie, qui semble une toute jeune fille au début du roman, se révèle femme de tête, de cœur et de sens. Elle vit au jour le jour, lit des romans, rencontre Corinne, qui l’aide à perdre un peu de son innocence, puis Ervant, un Européen de passage dans ce Nord mythique. «Non, les étés de ce dépotoir naturel n’étaient ni rituels, ni sorcelleries, ni révélations, ni maléfices. C’étaient des étés plats comme celui-ci, entre le vélo et les interdictions de danse, les pluies courtes et les sécheresses, les semaines d’ennui et les samedis où l’on comptait les mariages. Elle entend au loin le dernier, avec ses klaxons de Cadillac louées, à rendre aussitôt la noce descendue à l’hôtel.» C’est par ses récits de promenades et de désirs dans la ville de Vienne, qui appartient à un autre monde, que Ervant fait voyager Marie. L’univers du roman se construit par petites touches, rêverie d’été remplie de sensualité. L’écriture, soignée, regorge de poésie.