La pénombre propice

Stanley Péan arrive en force avec ces 25 nouvelles qui, comme toujours chez cet auteur, nous font voyager à travers plusieurs univers, dans un style précis, incisif, qui saura charmer autant le lecteur exigeant que celui en quête d’évasion. 

La pénombre propice, c’est à la fois le temps et le lieu des métamorphoses. Entre tendresse infinie et cruauté indicible, c’est la lueur vacillante des chandelles dans le loft d’un artiste peintre solitaire, célibataire endurci, qui y a ramené sa potentielle conquête, une ensorceleuse qui l’assure qu’elle saura museler ses voisins tapageurs. C’est également la clairière où se tient à la brunante la confrontation entre un cégépien paumé et cette fille qu’il semble être le seul à avoir remarquée dans ses cours. C’est aussi ce qui génère la tache informe qui assombrit les égoportraits qu’une jeune sculptrice en pèlerinage au Lac-Saint-Jean envoie à son amoureux, au silence radio des plus inquiétants. C’est, enfin, l’ambiance qui imprègne le face-à-face entre l’auteur de ces histoires et un personnage issu de ses écrits antérieurs. 

La pénombre propice, c’est le thème récurrent du quatrième recueil de nouvelles de Stanley Péan, publié aux Éditions Mains libres, et son sixième livre à la même enseigne.

Né à Port-au-Prince, Haïti, en 1966, élevé à Jonquière au Saguenay–Lac-Saint-Jean, Stanley Péan est écrivain, journaliste, animateur de radio, traducteur littéraire, auteur de chansons et scénariste. Depuis 1988, il a publié une trentaine d’ouvrages de genres variés (romans, nouvelles, essais, récits, bande dessinée) qui témoignent de la diversité de son inspiration.