Garde-fous

Si Martyne Rondeau écrit à partir des faits divers de son époque, ce n’est pas pour établir un jugement, encore moins pour enquêter sur le réel. Comme l’ont fait Marguerite Duras et Anne Hébert avant elle, Rondeau cherche plutôt à nous confronter aux excès de la passion, à faire l’expérience du potentiel humain se dégageant des histoires d’horreur qui marquent l’inconscient collectif.

Dans son quatrième roman, l’auteure travaille comme dans le précédent à brouiller les frontières entre roman et théâtre, avec une écriture rythmée qui cherche à être entendue, à résonner. On reconnaît Martyne Rondeau à ses personnages excessifs, démesurés, et à son sens de la tragédie. Les lecteurs d’Elfriede Jelinek, ou, plus près de nous, de Catherine Mavrikakis ou d’Hervé Bouchard seront conquis par cette écriture étrange, puissante, captivante.