Flamingo

Une enseigne au néon, flamand rose éblouissant, surplombe la route côtière à la sortie de Jacksonville (Floride), indiquant le Flamingo, le plus grand cinéma en plein air du monde. La nuit, l'immense écran s'éclaire et la magie des images venues d'Hollywood éclate en plein ciel.

C'est dans ce décor incarnant les rêves un peu mégalomanes d'Hubert Lee, son propriétaire - et peut-être le rêve américain des années 60 - que le narrateur, Abe Lee, a grandi. Aujourd'hui, il repasse le film de sa vie: les rivalités entre son père et Turner West, l'entrepreneur de pompes funèbres voisin; son coup de foudre contrarié pour Grace, la fille de Turner; la sérénité de sa mère qui dissimulait si bien les secrets de son cœur; l'étonnante séduction du «juge» habile à piloter, mais si maladroit à terre... 

Retraçant le face-à-face de deux familles par la voix de son témoin le plus sensible, Flamingo a l'exubérance et le pouvoir envoûtant des grandes sagas du Sud, où les destins se nouent et se dénouent au rythme des passions et des discordes. C'est le roman d'une Amérique mythique qui symbolisait encore la réussite, la grandeur et la liberté. Un choc de lecture intense. Une formidable réussite romanesque, comparée aux États-Unis à celle du Monde selon Garp de John Irving ou du Prince des marées de Pat Conroy.