Éloge de l'insomnie

L'odyssée de la nuit ne se raconte pas et les insomniaques se taisent. Pourtant, Michèle Manceaux a choisi d'entreprendre un voyage à travers le pays singulier des nuits blanches. Elle y a rencontré l'angoisse, le plaisir, l'intensité du silence; elle y a interrogé poètes, médecins, noctambules ou musiciens, sans oublier ceux qui - de Proust à Virginia Woolf - comprirent que l'écriture consiste souvent à «mettre la nuit sur sa table». Écoutez, ici, Françoise Dolto, Yannis Xenakis, une femme d'affaires, le peintre Helion, le poète Michel Deguy, la chanteuse Barbara, un acupuncteur, ou Marguerite Duras pour qui «l'insomnie creuse l'intelligence»: tous semblent soucieux de percer le mystère des nuits sans sommeil, de ce continent noir qui occupe à lui seul la moitié de la vie.

Avec cet Éloge de l'insomnie, Michèle Manceaux donne une suite à son Grand Reportage. Une histoire en noir et blanc, à l'usage de ceux qui ne dorment pas, - ou de ceux qui dorment trop et qui, ainsi, oublient que c'est en pleine nuit qu'il fait jour.